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Article 6 :

Strongles: vermifuger les laitières n’est pas toujours superflu

Traiter les vaches laitières contre les strongles peut, dans certains cas, permettre d’accroître leur niveau de production.

Les résultats d’essais mis en place au début des années quatre-vingt sur l’intérêt de vermifuger les vaches laitières ont pu se montrer ambigus. Si, généralement, la production augmente après traitement strongycide, parfois, rien ne se passe. Pire, dans certains cas, la production laitière baisse. Le non-respect de l’équilibre hôte-parasite explique ces résultats surprenants. Des travaux récents menés au Canada et en Belgique relancent le débat. Des chercheurs ont en effet mis au point un test Elisa capable de mesurer dans le lait les anticorps vis-à-vis d’Ostertagia, le principal strongle de la vache laitière. Ce test permet d’évaluer par densité optique l’intensité de la réaction de l’animal face au parasite, mais pas de rendre compte du nombre de parasites présents. Grâce à ce test, des essais ont ainsi pu démontrer qu’après vermifugation, la production laitière des animaux et, plus généralement, des troupeaux présentant des résultats de densité optique élevés, était améliorée. Malheureusement, ce test n’est pas encore applicable en pratique courante. En attendant, il est cependant possible de tirer quelques conclusions. Il faut, en premier lieu, garder en mémoire que, dans la majorité des cas, ce n’est pas le parasitisme mais l’alimentation, la conduite d’élevage, le logement ou l’état sanitaire des animaux qui sont les facteurs limitant la production laitière. Il faut les maîtriser avant d’envisager des bénéfices notables après vermifugation. Quand ces paramètres sont réglés ou que le parasitisme par les strongles est suffisamment important pour obérer la production, on peut considérer le traitement antiparasitaire comme potentiellement intéressant.

 

Deux stratégies possibles

En particulier, il a été montré que, dans les conditions d’élevage françaises et dans un troupeau à haut niveau potentiel, la mise en place au printemps d’un traitement antiparasitaire à base d’éprinomectine a permis de réduire la densité optique (DO) du lait de tank vis-à-vis d’Ostertagia. L’inhibition du recyclage parasitaire printanier ainsi induite a limité pour la saison de pâturage le challenge parasitaire infligé aux animaux. L’amélioration de l’état sanitaire et de la production laitière a été notable.

Ces résultats permettent d’envisager deux types de stratégies. La première concerne les troupeaux à production laitière ou à DO élevées. Mais aussi ceux où l’immunité des primipares est insuffisante. Dans ces cas précis, la mise en place d’un traitement d’éprinomectine trois semaines après la mise à l’herbe est intéressante. Ce traitement aura, en plus, l’avantage de contrôler les réinfestations (précoces) par Dictyocaulus viviparus (bronchite vermineuse). L’autre stratégie s’adapte aux troupeaux à production laitière moyenne et DO peu élevée. Là, le traitement des primipares et des hautes productrices sera effectué au vêlage avec de l’éprinomectine si celui-ci a lieu au pâturage, avec un benzimidazole s’il a lieu en stabulation.

 

 

Une étude portant sur 2 700 troupeaux belges et français

A l’initiative de Mérial, en partenariat avec l’université de Gand (Belgique), 2 700 troupeaux, dont 940 en France (suivis par le contrôle laitier), ont fait l’objet du test permettant d’évaluer la présence d’anticorps anti-« Ostertagia ». Il en ressort une corrélation négative significative entre la production laitière et la présence de ces anticorps évaluée par densité optique (DO). Les résultats révèlent des écarts entre les troupeaux ayant la plus forte et la plus faible DO de 1,2 kg de lait/VL/jour en moyenne dans les troupeaux français analysés au printemps 2005 (écarts de 1,1 kg/VL/j et 0,9 kg/VL/j mesurés en Belgique). En revanche, il n’y a pas de relations significatives entre le niveau de DO et les paramètres de fertilité. Un autre essai, mené sur cent troupeaux belges, appariés selon leur niveau d’étable et leur DO mesurée deux mois avant un traitement strongycide, montre que le bénéfice de ce dernier est d’autant plus élevé que les animaux révèlent beaucoup d’anticorps. « En moyenne, les troupeaux traités produisent sur quatre mois 1,2 kg de lait/VL/jour en plus », note Mérial. J.-M. V.

Philippe Camuset, vétérinaire dans la Seine–Maritime, membre de la commission parasitologie de la SNGTV

(publié le 2 septembre 2006)



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