Publié le mercredi 23 octobre 2013 - 12h06
L'idée, émise par le ministre de l'Agriculture en novembre 2012, de découpler la prescription et la délivrance des antibiotiques refait surface et provoque la colère des vétérinaires.
Dans le projet de loi d'avenir agricole (LAA) transmis au Conseil d'Etat, figure désormais une clause interdisant la vente des « antibiotiques d'importance critique » aux vétérinaires. C'est le ministère de la Santé qui aurait introduit cette mesure dans la LAA, qui, d'ailleurs, prévoit que la liste des « antibiotiques d'importance critique » serait définie par un arrêté des ministres chargés de l'Agriculture et de la Santé, après avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et de l'Agence nationale de sécurité du médicament.
En complétant le code de la santé publique, la LAA prévoit aussi d'interdire l'utilisation des antibiotiques d'importance critique pour la santé humaine, à titre préventif en médecine vétérinaire. Cette mesure serait étendue à tous les antibiotiques à compter du 31 décembre 2018. Il est aussi prévu de limiter par décret la marge réalisée lors de la vente au détail des antibiotiques critiques.
Les vétérinaires sont vent debout contre cette mesure, considérée comme une ouverture sur le découplage de la prescription et de la délivrance des médicaments. Ils ont découvert le pot aux roses au lendemain du Sommet de l'élevage, la version de la loi qui a été débattue au Conseil national d'orientation de la politique sanitaire n'en faisant pas mention. Le ministère de la Santé serait intervenu ensuite, lors d'un arbitrage interministériel, sans que celui de l'Agriculture ne réagisse.
Aujourd'hui, sont considérés comme antibiotiques critiques les céphalosporines de troisième et de quatrième générations et les fluoroquinolones. Les praticiens craignent que la liste des molécules qu'ils n'ont pas le droit de vendre s'étende, à terme, à tous les antibiotiques. Des rumeurs insistantes courent déjà sur l'interdiction de l'usage de la colistine en médecine vétérinaire.
Eric Roussel
lefromentin
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anti-bio ???
lundi 28 octobre 2013 - 07h16
*le milieu médical ( médecine humaine) ne fait pas confiance aux vétérinaires dont le niveau de formation est supérieur !!!! un étudiant qui manque son concours véto peut se "rabattre" sur médecine............ éleveur, je ne suis pas compétent pour répondre aux effets des diverses antibiothérapies, mais mon véto l'est. de plus, il a besoin de vendre des médocs pour son revenu, ce n'est pas en demandant 4 fois moins cher (que mon réparateur de tracteurs)pour intervenir 24h/24h que son avenir sera assuré. éleveurs, mobilisez-vous pour continuer à prendre soin de nos animaux, donc de nous aussi !!!! Arnaud