Publié le mardi 31 janvier 2012 - 18h14
Pour son 36e congrès, qui s'est tenu le 28 janvier 2012 à Montreuil, France Nature Environnement a tenté de ramener sur le devant de la scène la grande absente de la « précampagne » présidentielle : l'écologie.
L'ambiance n'a plus rien à voir avec 2007, où Nicolas Hulot avait réussi à en faire un élément clé du débat. Aujourd'hui, la crise économique et financière a tendance à reléguer ces préoccupations au second plan.
Interpellant ensuite les candidats à la présidentielle, FNE a présenté son « Appel des 3.000 », au nom des quelque 3.000 associations de défense de l'environnement qu'elle fédère.
Son premier chantier concerne une « agriculture proche de nous, au service d'une alimentation de qualité ». Les trois mesures phares proposées ne sont pas nouvelles : la conversion de 20 % de la SAU française en bio d'ici à 2020, la réduction de 50 % de l'usage des pesticides d'ici à 2018 et l'orientation des aides Pac « vers une agriculture soutenable liée au territoire ».
FNE souhaite également, en vrac : interdire la culture des OGM et leur utilisation en alimentation animale, interdire les phytos les plus toxiques pour les travailleurs et les abeilles, réduire la consommation d'eau de 30 % d'ici à 2017, « dédier à la nature » 10 % de la SAU de chaque exploitation, promouvoir l'élevage herbager pour lutter contre les algues vertes, favoriser les circuits de proximité via des mesures fiscales et des aides à l'installation, mettre en place de « ceintures nourricières » autour des villes pour limiter la destruction d'espaces agricoles, supprimer toutes les aides aux agrocarburants.
Autre cheval de bataille de l'organisation écologiste : stopper le gaspillage du patrimoine naturel. Pour cela, elle demande de diviser par deux le rythme d'artificialisation nette d'ici à 2017 et de le ramener à zéro en 2025, et de lier les activités économiques aux ressources locales.
Enfin, visant une sortie du nucléaire d'ici à 2030 ou 2035, FNE demande des efforts sur l'efficacité énergétique et un soutien stable à la production d'énergies renouvelables.
Les candidats à la présidentielle se sont ensuite exprimés tour à tour, l'UMP étant absente faute de candidat déclaré.
François Bayrou a eu du mal à meubler ses 15 minutes de temps de parole.
Eva Joly avait un programme plus fourni, comprenant notamment la « bioconditionnalité de tous les financements publics », un moratoire sur les OGM, l'interdiction d'exploitation des gaz de schiste, la « sortie totale des pesticides d'ici à une génération, et leur réduction de 50 % pendant la durée d'une mandature », la modification du code civil et pénal pour que les mauvais traitements sur les animaux de ferme soient reconnus comme pour les animaux domestiques, le développement d'une économie de proximité et la mise en place d'une taxe carbone en France.
Corinne Lepage a insisté sur la nécessité d'encadrer les lobbys et de mettre fin aux trafics d'influence, notamment dans l'évaluation des OGM, et a demandé la nomination d'un « contrôleur du développement durable » disposant d'un droit de véto dans tous les ministères.
Jean-Luc Mélenchon a mis l'accent sur la souveraineté alimentaire, s'inscrivant contre la brevetabilité du vivant et à la propriété privée des semences.
Hervé Morin souhaite donner « un environnement juridique et fiscal stabilisé », en particulier pour le développement des énergies renouvelables .
Dominique de Villepin, « pas écologiste de formation », a souligné son attachement aux terroirs français sans entrer dans des propositions concrètes pour l'agriculture. Il s'est en revanche prononcé pour une fiscalité écologique – il fallait entendre une taxe carbone.
Dernier intervenant à s'exprimer, François Hollande n'a pas fait preuve d'une grande originalité en souhaitant promouvoir les circuits courts et le bio, réduire l'utilisation de produits phyto, interdire les OGM de plein champ et mettre en place un étiquetage sans OGM, le tout en s'engageant à conditionner les aides Pac à des critères environnementaux – comme si ce n'était pas déjà le cas.
B.L.
Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.
Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.
Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres
Titre
mercredi 01 février 2012 - 09h10
Je ne vois pas pourquoi les candidats perdent leur temps à fayoter dans cette organisation subversive et anti agricole(souvenez vous de la campagne d'affichage!!!). Si on écoute ces gens là ce sera la pénurie alimentaire ou alors le prix de la nourriture multiplié par: (??: beaucoup).