Le sommet de l'effort et de la fête

Depuis 1986, la station village d'Arêches-Beaufort, au-dessus d'Albertville, vibre au rythme de la Pierra Monta pendant quatre jours en mars.

Une compétition sportive très exigeante physiquement et mentalement et qui se court à deux : cette année du 17 au 20 mars, les compétiteurs enchaîneront montées harassantes à pied ou à peau de phoque, et descentes vertigineuses dans les couloirs à 45°. Le tout dans un sublime décor d'arêtes enneigées.

Parmi ces inconditionnels de sensations fortes à la tête froide se trouvent de nombreux enfants du pays. « Avec 10.000 mètres de dénivelé positif à enchaîner sur plusieurs sommets, la Pierra Menta est l'une des compétitions de ski d'alpinisme la plus difficile au monde », estime Alexandre Pellicier, fils d'éleveur de Granier et fromager.

C'est aussi la plus conviviale. « Etre accueilli le samedi au sommet du Grand Mont par 3.000 personnes venues en raquettes, à pied ou en ski, avec les clairons (cloches), le génépi et le saucisson, est un moment inoubliable », souligne le champion du monde de ski d'alpinisme par équipe en 2008.

L'ambiance qui règne ce jour-là à 2.686 mètres d'altitude est unique. Massés dès l'aube sur les pentes de la montagne, des passionnés du ski de randonnée, membres ou amis de la famille des coureurs, réservent aux skieurs un accueil à la hauteur de l'exploit sportif.

Dans un cadre époustouflant, avec une vue à 360° sur les sommets de la Tarentaise, de la Vanoise et du mont Blanc, les premiers passages se font dès 10 heures du matin.

A défaut de monter au sommet du Grand Mont, les spectateurs peuvent se poster à quelques dizaines ou centaines de mètres au-dessus du point de départ, qui est donné au hameau du Bois à 7h30.

Sportive et populaire, la Pierra Menta doit son nom à l'éperon rocheux qui surplombe les communes d'Arêches et de Beaufort-sur-Doron. Son succès est lié à un ancrage local très fort, qui s'exprime par la mobilisation de nombreux bénévoles, ainsi qu'à l'esprit montagnard qui y règne. Depuis sa création il y a vingt-cinq ans par une poignée de passionnés, la Pierra Menta cultive le sens de l'effort et le goût de la fête.

« Qu'ils soient français, italiens, espagnols ou suisses, la plupart des compétiteurs sont des montagnards, précise Laurence Blanc, responsable de l'inscription des coureurs. Pour participer à la Pierra Menta, il faut pouvoir s'entraîner régulièrement. » 

par Anne Brehier

(publié le 11 février 2011)