Difficile à anticiper et à mesurer, le rendement en farine des blés pourrait devenir un nouveau critère de qualité grâce aux nouveaux outils et à la mobilisation de la filière. C'est ce qu'on pouvait conclure jeudi, lors des 61es Journées techniques des industries céréalières à Reims.
Le rendement en farine des blés est variable en fonction des installations industrielles, et jusqu'à présent, ce critère difficile à cerner a été peu étudié par les chercheurs. Néanmoins, il peut varier de près de 10 % en fonction de la source de blé utilisée. Une variabilité qui impacte directement la rentabilité des moulins.
Mais aujourd'hui, la filière semble avoir pris le taureau par les cornes. Le constructeur de matériel de minoterie Chopin a d'ailleurs annoncé, lors des journées techniques, la commercialisation pour 2012 d'un minimoulin permettant d'anticiper le rendement industriel à partir de petits échantillons.
« Ces nouveaux outils vont nous permettre d'évaluer la valeur meunière à partir de très faibles quantités de blé. Ainsi, nous allons pouvoir utiliser le rendement en farine, comme nouveau critère dans le processus de création variétale, se réjouit Claude Tabel, du semencier RAGT. En effet, lors de la création variétale, nous disposons de très petits échantillons pour des mesures de ce type. Pour créer quatre nouvelles variétés, nous en testons près de 120.000 quatre ans avant. »
Michel Rousset, de l'Inra, ajoute que pour l'heure, « seul le critère de PS (poids spécifique) est pris en compte lors de l'inscription des nouvelles variétés au catalogue officiel. Le rendement en meunerie pourrait faire partie de nouveaux critères à prendre en compte ».
Et qui sait, peut-être que ce critère se glissera bientôt dans les contrats de production, pour l'agriculteur, avec des barèmes de bonifications et de réfactions ?