Les hommes exposés au chlordécone ont 80 % plus de risque de développer un cancer de la prostate, selon une étude épidémiologique publiée le lundi 21 juin 2010 par le CHU de Pointe-à-Pitre et l'Inserm.
Ce risque est multiplié par cinq chez les hommes qui présentent, d'une part, des antécédents familiaux de cancer et qui ont, d'autre part, résidé plus d'un an dans un pays occidental industrialisé.
Cette étude a été réalisée de 2004 à 2007 sur la base d'un échantillon de 709 hommes ayant un cancer de la prostate et 723 indemnes de la maladie. Certaines personnes possédant une « concentration en chlordécone supérieure à 1 microgramme par litre de sang » ont un risque augmenté de survenue du cancer de la prostate.
Cette concentration résulte beaucoup plus, selon les auteurs de l'étude, de la consommation de produits alimentaires contaminés que de la manipulation de la molécule elle-même par les ouvriers agricoles qui assuraient son épandage.
Mais « l'exposition au chlordécone ne peut en aucune manière expliquer la totalité des cas de cancer de la prostate » en Guadeloupe et en Martinique, où plus de 1.000 nouveaux cas sont enregistrés chaque année, affirme l'étude.
Ce pesticide a été utilisé de 1972 à 1993 en Guadeloupe et en Martinique pour lutter contre le charançon du bananier. Sa rémanence dans les sols contaminés est de plusieurs siècles.