Le blé à 200 €/t

Les prix des céréales se sont à nouveau envolés, mardi sur Euronext. A l'approche de la clôture, le contrat blé sept. 2015 valait 200 €/t (+ 5,75 €/t), le maïs août 2015 se négociant 181 €/t (+ 7,50 €/t).

Entre la canicule attendue en France et les inondations aux Etats-Unis, la météo joue à plein lundi pour orienter le marché des céréales à la hausse.

L'envolée annoncée du thermomètre, qui fait courir des risques d'échaudage aux blés, avec une perte probable de rendement, est déjà redoutée dans les champs après plusieurs semaines sans pluie. Elle avait déjà, dès qu'elle a été évoquée vendredi, entraîné les cours à la hausse. Outre la France, l'Allemagne doit être touchée à son tour.

Simultanément, « les inondations aux Etats-Unis inquiètent aussi », remarque Edward de Saint-Denis, de la société Plantureux et Associés. « Donc, mécaniquement, les prix montent. Le marché s'est mis en position de protection depuis vendredi », indique-t-il. Au « weather market » s'ajoutent d'autres éléments de fermeté comme la crise grecque qui affaiblit l'euro et bénéficie aux exportations européennes, une semaine où « l'Algérie doit passer aux achats ».

Près de 15 €/t gagnés en deux séances

Dans ces conditions, les échanges sont limités, poursuit M. de Saint-Denis : les vendeurs attendent de voir jusqu'où les prix peuvent s'envoler et les acheteurs attendent également car le marché n'est pas compétitif dans cette configuration.

« Avec les conditions extrêmes, humides aux Etats-Unis et chaudes en Europe, on était déjà inquiet sur le potentiel de blé et ce coup de chaud ne va rien faire de bon », confirme Damien Vercambre, de la société Inter-courtage. « Le marché réagit vivement ; il avait déjà gagné dix euros vendredi et ça continue aujourd'hui », affirmait-il à l'AFP en fin de matinée lundi.

Le cabinet de conseil Agritel nuance cependant le pessimisme en notant que « les conséquences de cette vague de chaleur seront très variables en fonction du stade de maturité, des réserves hydriques et de la qualité des terres ». Les premiers résultats de rendements devraient être connus cette semaine pour les régions les plus avancées, ajoute-t-il.

Les maïs vont souffrir (AGPM)

« Les maïs français devraient souffrir de la canicule annoncée pour les 15 prochains jours », anticipe l'AGPM dans sa lettre économique hebdomadaire. « Ces prévisions inquiètent à l'approche des floraisons. » Mais, pour l'heure, « l'activité portuaire est dynamique avec notamment des chargements au départ de la Pallice (52.000 t vers l'Espagne, 54.000 t vers l'Allemagne) et de Fos (24.000 t vers l'Espagne). »