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Pac 2015

Les Pays de la Loire inquiets pour leurs élevages

Publié le vendredi 27 mars 2015 - 17h58

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SEBASTIEN CHAMPION

Le diagnostic est unanime : dans les Pays de la Loire, l'élevage, en particulier intensif, est pénalisé par la réforme de la Pac entrée en vigueur cette année. « En Mayenne, nous perdons 21 millions d'euros d'aides directes et nous ne pouvons pas passer de l'élevage aux céréales. C'est la double peine », fait remarquer une agricultrice en session de chambre régionale d'agriculture (CRA) le 27 mars 2015 à Angers. En bovins lait, selon les premières estimations de la CRA, les éleveurs perdraient de 20 à 25 % d'aides découplées entre 2013 et 2019. En allaitant, les naisseurs-engraisseurs perdent 11 % et les engraisseurs dégringolent de 40 %. Les seuls gagnants sont les naisseurs (+14 %). En grandes cultures sèches, la chute est limitée à 11 %, contre 24 % en irriguées. Ces estimations ne tiennent pas compte des aides couplées sur lesquelles les agriculteurs peuvent jouer, en particulier les éleveurs avec les nouvelles aides aux protéines végétales ou aux bovins laitiers et allaitants.

 

 

Se servir du deuxième pilier de la Pac

 

Autre levier : les aides au développement rural (deuxième pilier de la Pac). La Région Pays de la Loire voit son budget Feader 2014-2020 doubler par rapport à la précédente programmation (2007-2013), passant à 774 millions d'euros (458 M€ Feader, 316 M€ Etat/Région, etc.). « Ce deuxième pilier peut être un élément déclencheur pour une nouvelle organisation ou de nouvelles productions », a déclaré François Beaupere, coprésident de la commission des territoires de la chambre régionale. Quoique, de ce côté-là aussi, les craintes sont nombreuses.

 

Le représentant de la Maine-et-Loire pointe du doigt une MAEC grandes cultures peu attractive du fait du taux d'IFT. « Elle fait peur avant d'entrer dedans. » Le représentant de la Confédération paysanne de la Loire-Atlantique, lui, regrette le zonage extrêmement restreint des MAEC : « pas plus de 50 % de la région ». Une seule exception : la MAEC systèmes herbagers et pastoraux est ouverte sur l'ensemble du territoire pour pallier la disparition de la PHAE, les Pays de la Loire n'étant pas une Région à ICHN (rappelons que les deux enveloppes ont fusionné). Dominique Tremblay, le représentant du Conseil régional, aurait lui aussi voulu des MAE partout, « mais la Commission européenne impose des zonages en fonction d'enjeux » liés à la biodiversité, à la qualité de l'eau ou à l'érosion des sols par exemple. « L'idée est de les étendre l'an prochain », a-t-il affirmé.

 

 

La tentation du retournement des prairies

 

Les professionnels cherchent des solutions du côté des marchés. « Il reste à nous organiser différemment et à recalibrer les marchés », a lancé un agriculteur dans l'assistance. « Nous devons chercher une meilleure valeur ajoutée », a souligné le représentant de la Loire-Atlantique. Pour lui, il faut travailler les dispositifs assuranciels et la contractualisation. « Nous devons rapidement faire des propositions concrètes pour assurer l'avenir des filières. En lait, « la négociation qui se profile va être déterminante, a noté le représentant de la Sarthe. Si elle n'est pas satisfaisante, le cocktail risque d'être détonant. » Le retournement des prairies est une tentation forte, a-t-il laissé entendre. En Vendée, on souligne aussi la situation précaire des producteurs bio, notamment à cause du plafond trop bas de l'aide au maintien.

 

Arielle Delest
Publié par
Journaliste Politique, droit et gestion

Les commentaires de nos abonnés (2)
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Titre

mardi 31 mars 2015 - 09h16

Bravo M. Le Foll: vous détruisez la plus belle agriculture du monde (et pas que dans les pays de Loire mais au niveau national)Laissez votre idéologie au placard et redescendez sur terre avant qu'il ne reste que des ruines.

Bien trop tard

samedi 28 mars 2015 - 18h31

Alors que la PAC 2015 2020 est finalisé il est bien temps de s'apercevoir que l'ouest est la grande perdante de cette PAC. Et pas seulement les systèmes intensifs.Les fermes en système herbager naisseur engraisseur viande bovine perdent aussi énormément avec la décision de ne plus primer les 40 % de génisses.Ces systèmes très performant agro-écologiquement sont fortement impactés sauf à être éligible aux futures MAEC mais aux zonages très restreint. Le cabinet de Stéphane le Foll ainsi que les DDTM ont été maintes fois alerté mais sans aucune écoute. Et ne parlons pas du syndicat majoritaire qui était aux commandes de ces arbitrages désastreux. L'élevage bovins va continuer son érosion par la céréalisation et le désintérêt des nouveaux installés pour ces productions non rémunératrices très astreignantes et gourmandes en capitaux.
commentaires agriculteurs

chris85cd
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