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Un shooteur né

vendredi 27 août 2010 - 17h18

Photo : Melliand

Tout en menant une carrière sportive au plus haut niveau, Olivier Léglise a longtemps su concilier son élevage et le basket. 

Un mètre quatre-vingt-treize, pointure 43, pas de doute, Olivier Léglise a le profil de l'emploi !

Gros titres dans la presse, reportages télévisés… Cet éleveur landais qui fut surnommé « l'Américain de Monségur » a connu une exposition médiatique inhabituelle pour un joueur de Nationale 2, liée à son habileté légendaire.


« Pourtant, j'aurais voulu être footballeur, plaisante Olivier. Mais le terrain de foot était à 15 km de chez nous, hors de question de faire les trajets… Comme tous les villages landais, Monségur avait son club de basket. Alors j'ai commencé à six ans, en y allant tout seul à vélo. »

Dès quinze ans, il est surclassé senior, une catégorie normalement réservée aux plus de dix-huit ans. Il intègre l'équipe « fanion » qui joue au plus haut niveau régional.

Celle-ci va gravir tous les échelons : quand il a dix-neuf ans, l'équipe accède au championnat national, « en bas de l'échelle », au niveau de la Nationale 4.

Cinq ans plus tard, elle monte en Nationale 3, puis en 1998, alors qu'il a trente-deux ans, c'est la consécration avec la Nationale 2, ultime échelon avant la ligue professionnelle. Olivier y restera six ans, jusqu'à son départ de la compétition en 2004. Une période marquante avec des matchs souvent rudes contre des équipes pro reléguées en Nationale 2 le temps d'une saison.

 

L'appel de la terre

Courtisé par le célèbre club de Pau-Orthez qui lui propose, à dix-neuf ans, d'intégrer son centre de formation puis, sept ans plus tard, de rejoindre l'équipe pro, il préférera l'appel de la terre aux sirènes de la gloire.

« J'ai refusé toutes les sollicitations, car j'ai toujours voulu être agriculteur. Mais une fois installé à vingt-trois ans sur la ferme familiale, j'ai tout organisé autour du basket ! Je retournais souvent travailler en rentrant de l'entraînement à 22 heures. Et l'entraide a toujours été forte : si j'avais un match un jour de récolte, je pouvais compter sur un voisin… », relate Olivier, qui exploite 64 hectares et élève cinquante limousines sous l'IGP Bœuf de Chalosse.

Autre exemple : il arrête le gavage des canards en 1998 pour se libérer du temps, même si cela réduit son revenu. Heureusement, sa femme, Mireille, a toujours été compréhensive, elle-même jouant au plus haut niveau !

Mais à l'approche de la quarantaine, il décide d'arrêter. « Physiquement, c'était trop éprouvant. Le niveau ne cessait d'augmenter et le rythme des entraînements était soutenu : quatre soirs par semaine en été et deux le reste de l'année. L'organisation complexe nécessitée par les matchs aux quatre coins de la France devenait trop difficile… De même que conserver une hygiène de vie irréprochable ! »

Alors, pour rester aux côtés de son équipe, il l'accompagne dans ses déplacements en gérant l'intendance et devient vice-président du club, dont il est membre du bureau depuis ses dix-huit ans. En revanche, il a toujours refusé d'entraîner.

« Je suis trop exigeant avec moi-même et du coup avec les autres. Or, les jeunes ont changé, ils n'accepteraient plus la même discipline et mon niveau d'exigence. »

Malgré cela, ses deux filles de neuf et douze ans, Perrine et Alexia, ne rateraient pour rien au monde leur entraînement hebdomadaire, tout en lui faisant remarquer : « Papa, tu n'as plus tes jambes de champion ! »

 

 

Sport rural

Pourquoi trouve-t-on un club de basket dans tous les villages landais ? Dans les zones faiblement peuplées, ce sport a l'avantage de nécessiter deux fois moins de joueurs que le foot ou le rugby, pour un minimum d'investissement.
« Jusqu'à ce que la salle couverte soit terminée en 1980, on jouait dehors, qu'il pleuve ou qu'il vente. Parfois, c'était même impossible de shooter tellement le vent était fort ! », se remémore Olivier.

 

 

Le curé du village

Son père Elie raconte les débuts : « Les clubs ont fleuri dans les années cinquante, portés par les curés et les instituteurs. Ici, c'est l'abbé Ricarrère qui nous entraînait et qui a soudé les paniers de basket de tous les gamins du village ! A l'époque, quand il pleuvait sur le terrain en terre battue, on ne pouvait même plus dribbler, il ne restait plus que les passes ou les croche-pieds ! Petit, Olivier passait son temps à shooter sur ce panier rouillé… »

 

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par Marie-Laëtitia Melliand

(publié le 27 août 2010)

 

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