Récupération est synonyme d’économie. Xavier Marchal, polyculteur-éleveur à Réchicourt-la Petite, dans la Meurthe-et-Moselle, le prouve. Nous avons déjà parlé de ses astuces dans nos colonnes, à propos d’un bâtiment de stockage.
Il a aussi conçu et construit une plate-forme pour remplir et laver son pulvérisateur, de même que pour gérer ses effluents phytosanitaires. L’aménagement comprend un égouttoir à bidons.
Séparation des eaux polluées
« Il s’agit d’une auge pour les bovins que j’ai modifiée, explique Xavier. J’ai soudé un grillage métallique sur trois de ses côtés. Un autre pan est placé en oblique dans l’auge. »
En chiffres • Temps de construction : une semaine, plate-forme non comprise • Prix de l’égouttoir : 50 € • Prix des bacs : 560 €, dont 150 € de parpaings, 380 € de béton, 30 € de ferraille à béton • Prix du bras : 100 € |
Au cours d’une année, plus de 200 bidons s’égouttent dans l’auge reconvertie. Les liquides recueillis sont acheminés vers un bac de stockage des effluents phytosanitaires.
Xavier Marchal a également élaboré un système de séparation des eaux polluées. Il a fabriqué deux bacs distincts à l’aide de parpaings remplis de béton vibré.
Chacun mesure 2,5 m de longueur, 1,25 m de largeur et 1,1 m de hauteur. L’un reçoit les eaux issues de l’égouttoir et du rinçage du pulvérisateur, l’autre les eaux boueuses issues du lavage du tracteur.
« Selon l’origine des eaux souillées, je dirige les eaux grâce à un bras de répartition. Le tuyau de sortie de la plate-forme est fixé sur un pivot en métal qui se relève, détaille Xavier. Grâce à ce système, je peux obstruer la sortie de la plate-forme sans mettre les mains dans de l’eau polluée. »
L’égouttoir à bidons et les bacs de récupération ont coûté 710 euros. Xavier Marchal les a construits en une semaine, en même temps que le reste de la plate-forme. L’aspect économique n’était pas sa seule motivation.
« L’autoconstruction m’a permis d’obtenir une installation sur mesure, conforme à mes besoins », appuie-t-il.
Une filière pour les déchets phyto La société Adivalor, créée à l’initiative de l’Union des industries de la protection des plantes en 2001, gère la filière nationale d’élimination des déchets agricoles. Les bidons en plastique de moins de 25 litres (rincés et égouttés), les fûts en plastique ou en métal de plus de 25 l et de moins de 300 l (vidangés et fermés) et les boîtes en carton ou les sacs en papier font partie des emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP). Lors de la préparation de la bouillie, il faut rincer le bidon, soit manuellement (trois fois), soit à l’aide d’un rince-bidon. L’eau de rinçage sera réintégrée dans la cuve du pulvé. Après le rinçage, il faut égoutter les bidons et garder les bouchons à part. En attendant la période de collecte, les bidons seront stockés dans une sache transparente à demander au distributeur, les bouchons dans un autre sac. Près de 5.300 tonnes d’emballages ont été collectées en 2009, soit 66 % des volumes mis sur le marché. L’objectif est d’atteindre un taux de collecte de 70 % en 2010. D’autres déchets sont collectés tels que les produits phyto non utilisables, les emballages vides de produits fertilisants, les big bags... |
par Sébastien Chopin, Bérangère Lafeuille, Corinne Le Gall, Nicolas Levillain, Florence Mélix, Vincent Thècle et Cécile Vinson (publié le 7 mai 2010)
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