« J’ai acheté pour 100 euros un vieux semoir mécanique en état de marche. L’adaptation métallique pour le fixer à mon déchaumeur a coûté 100 e aussi. Soit 200 e l’équipement pour semer ses couverts hivernaux, additionne Eric Debris, polyculteur-éleveur aux Loges, en Seine-Maritime. Compte tenu de la simplicité de l’assemblage, il devrait encore servir durant une vingtaine d’années. » Un cadre métallique maintient un semoir large de 3 m à l’arrière d’un Lemken Smaragd de 4 m de large. Le cadre et le semoir sont amovibles. Les descentes de semences se répartissent sur la largeur du déchaumeur. Elles s’arrêtent à une trentaine de centimètres du sol. Eric Debris a consacré 10 heures à la fabrication de son système. Une bagatelle, comparé aux avantages qu’il en retire.
Semis régulier
L’ensemble permet un semis en ligne proportionnel à l’avancement. Eric apprécie ce gain de précision : « Mes terres limoneuses sont sensibles à l’érosion hydrique. Mes couverts doivent être denses et homogènes pour lutter contre l’impact des gouttes de pluies et les ruissellements. »
Le rouleau du Smaragd entraîne la roue menante du semoir. Les semences sont libérées juste derrière le rouleau cage, dans le flux de terre. Résultat, les graines sont implantées entre 1 à 2 cm de profondeur. « J’obtiens des levées plus homogènes qu’avec un semoir centrifuge. Dans mes parcelles ventées, j’ai observé des dérives de 1 m avec ce type d’appareil », ajoute-t-il. En bout de champ, attelage levé, le rouleau et la roue ne se touchent plus, évitant ainsi des chutes de graines superflues.
Autre atout, l’autonomie de chantier. « J’embarque 200 kg de moutarde ou 150 kg d’avoine. C’est plus que ce qu’autorisent les semoirs centrifuges, se réjouit Eric. Lorsqu’il est rempli, le poids du semoir crée un porte-à-faux arrière. Je le compense en lestant l’avant du tracteur de 500 kg. C’est le seul inconvénient que je trouve à mon système. »
L’agriculteur combine le semis de couverts à un déchaumage qu’il effectuerait de toute façon. Le Smaragd travaille à 7 cm de profondeur, l’attelage avance entre 10 et 11 km/h.
J’implante jusqu’à 3 ha/h de moutarde à raison de 10 kg/ha. Le débit est moindre en avoine (semée à 70 kg/ha) à cause des ravitaillements plus fréquents », détaille Eric. En amortissant les 200 e du système sur vingt ans, le coût du semis revient presque à celui du déchaumage et des sacs de semences.
Quatre techniques de semis de 2,6 à 74 €/ha Centrifuge • Coût : 2,6 €/ha hors déchaumage et roulage. • Débit de travail : de 2 ha/h (au déchaumage) à 15 ha/h (semis au quad). • Convient aux crucifères, céréales, trèfle, voire la phacélie. Ne convient pas aux grosses graines.
Graines déposées • Détail du coût : 49 €/ha avec deux déchaumages. • Débit de travail : 3,2 ha/h (sur 4 m de large à 8 km/h). • Convient à tous types de graine, attention cependant aux grosses légumineuses.
Sous barre de coupe • Coût : 11 €/ha • Débit de travail : suit la cadence de la moissonneuse batteuse, hors ravitaillement du semoir. • Préférez les petites graines. Privilégiez les espèces à floraison tardive pour éviter la montée en graines.
Conventionnel • Détail du coût : 49 €/ha avec un semoir TCS, 74 €/ha avec deux déchaumages et combiné de semis. • Débit de travail : à partir de 2 ha/h • Convient à tous types de graines. |
par Sébastien Chopin, Bérangère Lafeuille, Corinne Le Gall, Nicolas Levillain, Florence Mélix, Vincent Thècle et Cécile Vinson (publié le 7 mai 2010)
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