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Article 16 :

Pâturage : tournant ou continu ?

Le pâturage continu d’un troupeau charolais est source de gain de temps mais s’accompagne d’une baisse de la productivité fourragère.

La ferme expérimentale des Etablières, en Vendée, a comparé la gestion continue et tournante du pâturage de vaches charolaises suitées et de génisses, durant trois ans d’affilée (voir l’encadré ). «Les résultats sont liés aux conditions de l’exploitation et au climat des années concernées», insiste d’emblée Franck Chaigneau, le responsable de la ferme.

Le gain de temps avec le pâturage continu par rapport au «tournant» est de l’ordre de 15% pour les vaches avec leurs veaux. Il atteint 50% pour les génisses en 2005 et 2006. La production fourragère est en revanche beaucoup plus faible dans le cas du «continu»: de 20 à 25% pour les vaches et de 7 à 15% pour les génisses.

Du côté des performances, elles sont proches entre les deux lots de vaches. Les GMQ des veaux, d’avril à juin, date du sevrage, sont de 1.423 gramme par jour (g/j) pour le lot «continu» et ceux du lot «tournant» de 1.363 g/j. Pour les vaches, même constat, les reprises de poids et d’état sont comparables pour les deux lots.

 

Plus de variabilité pour les génisses

La production fourragère est beaucoup plus faible dans le cas du pâturage «continu».

Les résultats sur les génisses sont plus variables. Les surfaces mises à la disposition de ces animaux doivent permettre de passer toute la saison de pâturage et correspondent donc à un chargement d’automne. Les excédents d’herbe présents au printemps ont été fauchés en 2004 dans les deux lots.

Par contre, en 2005 et 2006, seuls ceux du lot «tournant» ont été récoltés. Les excédents du lot «continu» ont été laissés aux animaux. Ce stock «sur pied», consommé pendant la période estivale, réduit le temps de travail.

En 2004, les génisses du lot «continu» pesaient en moyenne 514,9 kg à la fin du pâturage, soit 38,6 kg de plus que celles du lot «tournant». Elles enregistrent un GMQ supérieur en moyenne de 220 g/j sur la saison, mais ont été affourragées avec le foin récolté comme celles du lot «tournant».

Les deux années suivantes, sans fauche, ni complémentation, la croissance est plus faible pour le lot «continu» avec 126 g/j en moins. Mais elle est irrégulière sur la saison. Elle dépasse celle du lot «tournant» de 106 g/j au printemps et lui est inférieure de 252 g/j pendant l’été où la qualité de l’herbe baisse lors de la sécheresse. Au bout du compte, les génisses du «continu» pèsent 16,3 kg de moins que celles du «tournant» à l’entrée à l’étable.

«En parallèle, nous avons aussi observé des comportements d’animaux bien différents, indique Didier Bastien, de l’Institut de l’élevage. Ceux du lot "continu" sont beaucoup plus calmes. Ils restent couchés au fond de la parcelle lors des visites de surveillance. Ceux du lot "tournant" viennent à la barrière à la rencontre de l’éleveur à chaque visite, pensant être changés de parcelle. Du coup, les conditions d’observation des deux lots sont très différentes», conclut-il.

 

 

Trois ans d’expérimentation

• Vaches et veaux nés en automne

Deux lots de treize couples mère-veau ont pâturé 6,3 ha (soit 50 ares par couple) d’avril à juin 2004, 2005 et 2006. Un lot bénéficiait de toute la surface en une seule parcelle du début à la fin de l’expérimentation, tandis que pour l’autre, la surface était divisée en quatre parcelles égales sur lesquelles les animaux tournaient. Les prairies concernées, de qualité moyenne, étaient composées d’un mélange de fétuque, dactyle, ray-grass anglais et trèfle blanc, et fertilisées à hauteur de 50 unités l'hectare.

• Génisses d'un an

Au cours des trois mêmes années, de la fin de mars au début d'octobre, deux lots de génisses d'un an disposaient chacun de 3,15 ha de bonnes prairies de ray-grass anglais de trèfle blanc (28 ares par génisse, fertilisation de 50 unités l'hectare). Comme pour les vaches, cette surface a été divisée en quatre parcelles égales pour le lot «tournant» alors que le «continu» a bénéficié de son intégralité tout au long de la saison. Des stocks, réalisés au printemps tous les ans avec le lot «tournant», ont pu être redistribués pendant l’été et l’automne aux génisses de ce lot. Cette pratique n’a pu être appliquée au lot «continu» que la première année. Les deux années suivantes, ni récolte, ni affouragement n’ont eu lieu.

 

par Marie-France Malterre

(publié le 1er février 2008)

 

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