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Article 12 :

Gaec des Marnes : « L’herbe nous a sauvés»

Il y a dix ans, on comparait les associés du Gaec des Marnes à des éleveurs américains. Aujourd’hui, ce serait plutôt des Néo-Zélandais.

Le zéro pâturage, la ration complète à base d’ensilage maïs, les 8.000 kg/VL… Tout cela appartient au passé pour le Gaec des Marnes. Désormais, on y produit économe au pâturage et le troupeau est revenu à 6.600 kg en année normale (5.400 l/VL en 2007).

Les raisons de ce virage à 180°: les banques qui, en 1999, tirent la sonnette d’alarme, l’EBE dégagé sur les 180 ha de cultures de vente et les 635.000 kg produits ne permettant plus de couvrir les charges. En cause, l’inadéquation du système avec le potentiel de l’exploitation. «On avait labouré le maximum de surfaces pour les mettre en culture de vente, avec des itinéraires techniques ambitieux à 80 q, alors que les rendements plafonnaient à 50 q.

Du côté du troupeau, rechercher le maximum de lait par vache nous coûtait très cher en matières premières, en travail et en mécanisation», résume Cyril Mullin, responsable du troupeau. Revenir à une logique plus autonome et économe, en produisant plus de lait à l’herbe: le remède sera salvateur. Le chiffre d'affaires baisse mais le revenu disponible par UTH passe de 4.400 € l’année noire de 1999 à 26.300 € en moyenne de 2004 à 2006. Pour cela, le Gaec des Marnes a peu à peu changé de visage. Sur les 250 ha de SAU, près de 60% sont désormais en herbe et moins de 3% en maïs ensilage. Cet hiver, les vaches en lait se sont contentées de 3 kg de MS par jour de maïs ensilage en complément de 14 kg de foin regain, 1 kg de tourteau de soja et 4 kg d’un mélange d'orge, d'avoine et de seigle.

Et l’an prochain, plus de maïs. 70 ha sont prévus pour le pâturage des laitières et 20 ha pour les génisses et les taries. L’an dernier, les vaches se sont contentées, en guise de complémentation à l’herbe, de 2 kg de mélange céréalier et de 3 à 4 kg de foin du 15 mars au 15 avril et du 1er septembre au 7 novembre (ouverture du silo).

Pour 2008, l’objectif est de passer sans foin et de voir ce que peut réellement produire une vache sans concentré au pâturage dans la zone basse du Doubs.

 

 

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par Pascale Le Cann, Jean-Michel Vocoret, Dominique Grémy et Nicolas Louis

(publié le 7 avril 2008)

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