La troupe a dessiné les plans du théâtre. © GFA
«Nous voulions une salle qui soit d’abord un outil de travail, qui permette aux bénévoles d’évoluer, de progresser et d’améliorer la qualité des spectacles», confie Liliane Plouzeau, coordinatrice de l’activité de théâtre au sein du foyer rural de Courdemanche, au sud de la Sarthe. Cette salle, située en contrebas du village, à quelques pas du cimetière et du pont qui surplombe l’Etangsort, est un bâtiment bardé de bois sans allure singulière. Derrière cette apparente simplicité se cache un vrai théâtre, avec sa pénombre et son atmosphère, ses fauteuils rouges et sa scène de 8 × 10 mètres, son rideau de scène et sa table de mixage, ses pendillons et ses projecteurs, tout y est. Y compris, à droite de la scène, les loges. Puis, en enfilade, trois autres pièces. La première sert à stocker les costumes des spectacles en cours, la seconde à remiser la remorque utilisée lorsque la troupe se produit à l’extérieur, et la troisième accueille les décors. Cette disposition est délibérée. «Nous sommes tous des bénévoles, rappelle Liliane Plouzeau. Quand on charge et décharge, il faut que ça aille vite. On ne peut pas mettre les gens à contribution trop longtemps.»
Inauguré le 13 octobre dernier, le théâtre des Planches porte tout simplement le nom du lieu-dit. «A Courdemanche, l’activité de théâtre a débuté en 1953, à l’initiative de M. et Mme Salinas qui étaient instituteurs», raconte Martine Quéré, présidente du foyer. Les habitants de Courdemanche et des villages voisins lui sont restés fidèles. Aujourd’hui, le foyer compte une centaine d’adhérents dont 75 acteurs et danseurs. «En 1999, nous avons organisé un spectacle de son et lumière au château du Grand-Lucé et mobilisé 400 bénévoles du canton, raconte Liliane Plouzeau. C’est de là qu’est partie l’idée d’une vraie salle de théâtre.»
Missionnés par le foyer, quelques bénévoles visitent alors tous les théâtres sarthois. «Pour voir ce qu’était un vrai théâtre et comment on pouvait adapter le projet à un village de 600 habitants, précise Claude Pavard, éleveur laitier. Discuter avec les régisseurs nous a donné des idées.» Dans la foulée, ils dessinent les plans de la salle et engagent la discussion avec les élus. Chiffré à 380.000 euros, l’investissement est pris en charge par la commune à hauteur de 60%. La gestion du théâtre est confiée au foyer rural et à ses bénévoles. «Cette salle, nous l’avons voulue et elle est exactement comme nous l’avions imaginée, mais pour qu’elle vive, il faut anticiper énormément la programmation, souligne Liliane Plouzeau. Celle de la saison 2008-2009 est pratiquement en place. Et nous savons qu’en 2010, nous présenterons un grand cabaret.» Depuis le 13 octobre dernier, le théâtre des Planches a accueilli 1.500 spectateurs, présenté une soirée de contes, un spectacle de danse et trois pièces de théâtre: «Enigme à Courdemanche», une comédie écrite par un adhérent du foyer, «Le Bal des voleurs», de Jean Anouilh, «Lucienne et le boucher», de Marcel Aymé. Soit au total quinze représentations, auxquelles il faut ajouter deux soirées de clôture, toutes assurées par des bénévoles. «Le théâtre de Courdemanche est fait par des bénévoles et pour eux, rappelle Liliane Plouzeau. Si notre activité se développe, c’est parce que la trentaine de personnes qui forment le noyau de base du foyer rural sont des gens d’ici, des ruraux. Certains ont une trentaine d’années d’expérience. Et la relève suit.»
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Programmation du Théâtre des Planches: 02.43.44.88.00 (répondeur du foyer rural).
par Anne Mabire (publié le 20 juin 2008)
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