Moteurs, robots de traite, guidage, cartographie, ordinateurs de bord, le secteur agricole n'échappe aux avancées technologiques.
Les moteurs employés sur les engins agricoles sont tous de type Diesel. Ils sont soumis à des normes antipollution avec des seuils d'émission à respecter pour les particules et les oxydes d'azote. Les seuils diminuent chaque année, ce qui oblige les motoristes à investir lourdement pour les respecter. L'innovation sur ces moteurs est donc entièrement guidée par les normes antipollution. Aujourd'hui, un moteur agricole est doté de l'injection sous haute pression avec common-rail ou rampe commune, de la technologie multisoupapes et de valves de recirculation des gaz d'échappement.
Quelques solutions alternatives aux moteurs Diesel sont développées par certains constructeurs et motoristes. Deutz-Fahr et Fendt proposent un tracteur capable de carburer avec de l'huile de colza. Un dispositif de bicarburation permet de démarrer avec du gazole, puis de basculer sur l'huile une fois le moteur chaud.
Récemment, Steyr et Case IH ont présenté un tracteur fonctionnant au biogaz d'origine agricole. Le biogaz ne remplace pas le carburant puisqu'il est injecté au niveau du turbocompresseur pour optimiser la combustion.
Enfin, New Holland (marque du groupe Fiat) a présenté un tracteur fondé sur le même principe que la Fiat Panda électrique. Le tracteur est alimenté en hydrogène produit à la ferme à partir de l'électricité issue des panneaux solaires ou des unités de méthanisation. L'hydrogène alimente des piles qui produisent de l'électricité. Cette dernière anime des moteurs électriques placés dans les roues. Il n'y a donc ni moteur à explosion, ni transmission. Ce tracteur est encore à l'état de prototype.
Visionnez Steyr: un tracteur fonctionnant au biogaz et Tracteur: New Holland carbure à l'hydrogène.
Le robot de traite est en plein essor en France et représente plus de 80 % des nouvelles installations de traite dans les pays scandinaves. Il ne s'agit pas d'un androïde qui se déplace entre les vaches mais d'une installation fixe vers laquelle les vaches sont dirigées avec des portes de tri. Plusieurs technologies existent sur le marché mais le principe reste le même. La vache entre dans la stalle dans laquelle elle est bloquée. Elle est identifiée automatiquement par son collier à puce. De l'aliment tombe dans l'auge devant elle afin de la maintenir occupée et docile pendant la traite. Un bras robotisé se déplace ensuite sous l'animal pour détecter la position des quatre trayons (la position et la forme des trayons sont différents d'un animal à l'autre). Cette détection s'effectue par infrarouges ou par analyse optique. Une fois les trayons repérés, ils sont nettoyés, puis les manchons sont branchés un par un. La traite se déroule ensuite comme dans une installation normale. Comme l'animal est identifié par son collier, toutes les données relatives à sa traite (volume de lait, cellules...) sont transmises sur l'ordinateur de l'exploitation.
Visionnez Matériel de traite: le robot mobile Futurline de Christensen en démonstration.
Comme les automobiles de tourisme, les engins agricoles utilisent le GPS. Il ne s'agit pas là de trouver son chemin mais de simplifier la tâche du chauffeur en lui offrant une précision de 2 à 10 cm. Le simple signal GPS n'étant pas assez précis, les agriculteurs utilisent un signal corrigé DGPS qui nécessite une antenne spécifique et parfois un abonnement. Le guidage trouve tout son intérêt avec les outils de grande largeur pour éviter les recoupements sur plusieurs centimètres ou les manques. Le chauffeur effectue un premier passage pour repérer les lignes de travail, puis le système lui indique automatiquement où placer son tracteur ou sa moissonneuse-batteuse lors des passages suivants. Il n'est donc plus nécessaire de jalonner avant de travailler. Dans la configuration la plus simple, le chauffeur suit les indications d'une barre de diodes et ajuste lui-même la position du volant. Avec les systèmes plus complexes, l'orbitrol de la direction est relié à l'ordinateur de bord qui contrôle le guidage. L'ordinateur contrôle seul le volant et, dans certains cas, effectue même le demi-tour en bout de champ. Le chauffeur peut alors se concentrer sur le réglage des outils arrière.
Visionnez Tracteurs/Tests: deux jours de travail avec le Puma CVX 210 de Case IH.
La généralisation du GPS permet de cartographier les parcelles des agriculteurs. Pour le moment, cette activité se limite à la cartographie de rendement avec une moissonneuse-batteuse. Elle consiste à enregistrer en continu les mesures des capteurs de rendement placés sur les élévateurs à grain en fonction de la position indiquée par le GPS. Une fois la parcelle moissonnée, l'agriculteur a accès à une carte précise avec les variations de rendement au sein de la parcelle. Il sait donc quels sont les endroits les plus productifs et ceux qui sortent un faible rendement. L'objectif de ces cartes est de pratiquer la modulation des intrants, c'est-à-dire de définir des stratégies pour les engrais et les densités de semis. Par exemple, un agriculteur pourra décider de mettre moins d'engrais dans une zone très productive ou encore de semer plus dense dans une zone à bon potentiel. Cette modulation de la dose dans une parcelle fait aussi appel au GPS. Dans la pratique, peu d'agriculteurs franchissent l'étape de la modulation par GPS car elle s'avère coûteuse, demande des logiciels particuliers pour établir les cartes et surtout ne donne pas de résultats évidents en termes de rentabilité.
Très récemment, une nouvelle application du repérage par GPS a fait son apparition : la télématique. Elle s'adresse surtout aux grosses structures qui emploient de la main-d'œuvre et aux entrepreneurs de travaux agricoles. La télématique permet de repérer la position d'une machine sur une carte Google Maps, de connaître son activité (vitesse de travail, rendement), d'établir un prédiagnostic en cas de panne et même d'interdire au chauffeur de sortir d'un certain périmètre.
Les tracteurs et automoteurs agricoles sont de plus en plus sophistiqués et il est donc indispensable de faire appel à un ordinateur de bord pour utiliser toutes les fonctions. Ces ordinateurs se présentent sous la forme d'un grand écran placé sur la console de droite. Techniquement, les tractoristes sont capables de fournir un écran tactile mais dans la pratique, ces derniers supportent mal les conditions d'utilisation en agriculture avec la poussière et les mains souvent sales après une intervention sur les outils. La plupart des ordinateurs de bord se contrôlent donc avec un ensemble de boutons et de touches de raccourcis.
L'ordinateur permet de régler tous les paramètres du tracteur comme la hauteur de levée maximale du relevage, le débit des distributeurs ou même la durée d'allumage des phares après l'arrêt du tracteur. Il permet aussi de mémoriser les séquences en bout de champ afin de réaliser une succession d'opérations (descendre un rapport de vitesse, diminuer le régime du moteur, relever l'outil, débrayer la prise de force, désengager les ponts...) en appuyant sur un seul bouton au lieu de manipuler plusieurs commandes pour effectuer les demi-tours.
Sur les ordinateurs les plus sophistiqués, il est possible de séparer l'écran en plusieurs parties pour afficher simultanément la caméra arrière, le guidage et les paramètres de relevage.
par Corinne Le Gall
(Mis à jour le 13 janvier 2010)
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