La population agricole compte actuellement 770 000 personnes travaillant en permanence sur les exploitations professionnelles. En France, l'agriculture est d'abord une affaire de famille : 80 % des actifs agricoles sont les chefs d'exploitation et les membres de leur famille (conjoints et aides familiaux). Le reste de la main-d'oeuvre présente sur les exploitations est constituée de 140 000 salariés.
La profession agricole n'occupe plus aujourd'hui que 3,3 % de la population active totale (contre 5,3 % pour l'ensemble de l'Union européenne). En moins d'un siècle, le secteur agricole a perdu l'essentiel de ses forces vives, parties travailler dans d'autres secteurs de l'économie. En 1900, la moitié des Français travaillait encore dans l'agriculture. Au cours du XXe siècle, le nombre d'agriculteurs a été divisé par dix, passant de plus 5 millions à 550 000. L'accélération des progrès techniques dans tous les domaines (machinisme, mécanisation des tâches, culture, élevage...) a rendu possible cet exode rural. On pouvait produire de plus en plus avec moins de main-d'oeuvre. Depuis le début des années 2000, les effectifs agricoles continuent de baisser au rythme d'environ 10 000 par an. Avec près de 30 000 départs d'exploitants chaque année, pour 17 000 installations, le renouvellement des générations n'est pas assuré.
Non seulement la population agricole se réduit, mais elle vieillit. Sur les 436 000 exploitants professionnels (ceux qui en font leur principal métier), 18 % ont plus de 55 ans et plus de la moitié sont âgés de 40 à 55 ans. Ils sont 30 % à avoir moins de 40 ans. Signe de ce vieillissement, il y a moins de jeunes agriculteurs. La part des exploitants de moins de 35 ans est en recul ; de 18 % en 2000, elle est tombée à 13 %.
L'écrasante majorité des agriculteurs exercent leur activité à temps plein ; la somme de travail que réclame une ferme leur laisse peu de temps disponible, sauf chez ceux qui, à l'approche de la retraite, relâchent la bride dans la perspective d'une cessation d'activité. Pourtant, un exploitant professionnel sur dix trouve le temps d'exercer, parallèlement à son métier, une autre activité. Cette pluriactivité progresse même depuis le début des années 2000. Ces pluriactifs exercent des fonctions d'élus (politique, professionnel ou associatif), d'employés, d'entrepreneurs de travaux agricoles ou forestiers ou encore d'artisans, commerçants...
Les chefs d'exploitation et coexploitants (ceux qui exploitent dans le cadre de sociétés agricoles) sont aidés dans leur tâche par une main-d'oeuvre principalement familiale. On dénombre 120 000 conjoints d'exploitants (non coexploitants) et 74 000 aides familiaux (enfants, parents, frères et soeurs du chef d'exploitation). De moins en moins présente sur l'exploitation, cette main-d'oeuvre familiale est progressivement remplacée par des salariés sur les exploitations. On compte aujourd'hui 140 000 salariés agricoles permanents et plus de 80 000 saisonniers, ce qui représente 200 000 équivalents temps plein. Les arboriculteurs, maraîchers et horticulteurs sont les plus demandeurs de main-d'oeuvre salariée (avec près de cinq personnes par exploitation en moyenne), à l'inverse des éleveurs qui, dans 90 % des cas, continuent à travailler avec leur famille.
Les femmes représentent le quart des exploitants professionnels. On compte même 30 % d'agricultrices parmi les jeunes qui s'installent avec la DJA (dotation aux jeunes agriculteurs). Les jeunes femmes chefs d'exploitation ou coexploitantes s'installent en priorité en société et, le plus souvent, avec leur conjoint. La part des femmes augmente avec l'âge : elles sont 42 % chez les plus de 60 ans. Cette proportion s'explique par le fait qu'elles reprennent souvent l'exploitation à la suite du départ à la retraite de leur mari. Les femmes qui participent aux travaux de la ferme ont le choix entre trois statuts qui détermine le niveau de leur protection sociale : celui d'exploitant ou de coexploitant, de conjoint collaborateur et de salarié agricole.
Mais les femmes d'agriculteurs travaillent de moins en moins sur l'exploitation. Elles exercent le plus souvent une activité extérieure à l'agriculture. Cette situation est d'autant plus marquée avec les jeunes générations : trois femmes de moins de 30 ans sur quatre ne travaillent pas sur la ferme. Cette proportion tombe à 35 % pour les femmes de plus de 50 ans.
par Jean-Alix Jodier
(Mis à jour le 14 janvier 2010)
- Agreste, site du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche. | http://www.agreste.agriculture.gouv.fr | |
- Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) | http://www.apca.chambagri.fr |
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres