Les exploitants agricoles disposent de ressources pour produire des énergies renouvelables.

Exploiter l'énergie solaire

Les toitures des bâtiments agricoles peuvent accueillir des panneaux photovoltaïques, pourvu qu'ils soient exposés au sud avec une inclinaison correcte. Aussi appelés modules, ils transforment l'énergie solaire en électricité. L'agriculteur la vend à EDF ou peut l'utiliser pour ses besoins.

Il existe un autre type de panneaux solaires, les capteurs thermiques. Ces équipements profitent de la chaleur du soleil pour chauffer de l'eau. Collectée dans un ballon, elle sert à l'abreuvement des animaux ou à laver la salle de traite. Les panneaux solaires thermiques couvrent de 45 à 65 % des besoins annuels en eau chaude d'un élevage.

Produire électricité et chaleur à partir de biogaz

Mises en fermentation dans une fosse en béton hermétiquement close (appelée méthaniseur), les déjections animales et les sous-produits agricolees dégagent du gaz, appelé biogaz. On appelle aussi ce phénomène « biométhanisation ». En effet, le biogaz contient notamment du méthane, lequel alimente un moteur.

Ce dernier entraîne un alternateur qui produit de l'électricité. Des dégagements de chaleur surviennent au cours de ce processus. Une partie est récupérée pour chauffer le  méthaniseur et des bâtiments.

Lorsqu'ils ont terminé leur fermentation, les substrats constituent un engrais que l'agriculteur épand sur ses cultures.

Les bénéfice de la biométhanisation sont triples. L'agriculteur vend l'électricité à EDF, profite de la chaleur produite et valorise des déchets.

A voir : Biogaz : l'unité de méthanisation du Gaec Beets

Faire feu de tout bois

Certains agriculteurs possèdent des surfaces boisées ou des haies. Lorsqu'ils les entretiennent, ils récoltent troncs et branches pour les transformer en bûches ou en plaquettes. Ils utilisent cette ressource renouvelable pour chauffer leurs bâtiments et leurs habitations.

Ils peuvent aussi vendre ce bois à des grossistes ou à des particuliers. Autrefois laborieuse, la coupe et la transformation du bois est aujourd'hui plus facile grâce au progrès technique. Grappins, fendeuses de bûches, déchiqueteuses ou encore chaudières polycombustibles renforcent l'intérêt de la valorisation du bois en chaleur.

Du carburant avec des plantes

Des cultures comme le colza, le blé et la betterave sucrière servent d'ordinaire à l'alimentation. Toutefois, des procédés permettent d'obtenir du carburants à partir de ces plantes. Ce sont les « biocarburants » ou « agrocarburants ». Après pressage, les graines de colza donnent une huile capable de faire tourner un moteur. Du blé et des betteraves, on extrait de l'éthanol pour le mélanger à des combustibles fossiles (essence, diesel). Ces deux types de carburants peinent à se développer. En effet, les intérêts économiques et écologiques de ces solutions sont controversés. Les experts pensent que les biocarburants de seconde génération apporteront plus de satisfaction. Obtenus à partir de la plante entière, et non plus à partir des seuls grains ou racines, ils possèderont un meilleur rendement énergétique.

Cultiver de la chaleur

Des cultures destinées à produire de la chaleur apparaissent dans les champs. C'est le cas du miscanthus, surnommé « herbe à éléphant » en raison de sa grande taille. Les taillis de saules sont aussi cultivés pour produire de la chaleur à partir de leur bois. En raison de la forte fréquence de coupe, on les appelle « taillis à très courte rotation » ou TTCR. Le miscanthus, les TTCR et d'autres plantes, comme le switchgrass, sont hachés à la récolte. Ils alimentent ensuite des chaudières.

Des éoliennes dans les champs

Les parcelles des agriculteurs peuvent accueillir des éoliennes. Ces machines utilisent le vent pour générer de l'électricité. Dans la grande majorité des cas, les éoliennes n'appartiennent pas aux agriculteurs. Ils perçoivent un loyer de la part de l'entreprise qui les exploite.

par Nicolas Levillain