La ferme France est aujourd'hui composée de 326 000 exploitations professionnelles. Leur nombre ne cesse de se réduire, mais la surface moyenne augmente. Si l'exploitation individuelle reste le modèle dominant, les sociétés agricoles se développent, particulièrement auprès des jeunes générations. Les céréaliers sont les plus nombreux, devant les éleveurs laitiers et de bovins à viande.
Chaque semaine, 200 exploitations professionnelles disparaissent faute d'avoir trouvé un repreneur. Cette baisse inexorable est engagée de longue date. Depuis le début des années 1950, leur nombre a été divisé par cinq ; il restait encore plus de deux millions de fermes en 1955. Au cours des dernières années, le rythme de disparition est de 3 % par an. On compte aujourd'hui 500 000 exploitations dont 326 000 sont considérées professionnelles (voir l'encadré).
Des exploitations de plus en plus grandes
Un phénomène de concentration accompagne ce mouvement. Les exploitations, moins nombreuses, s'agrandissent en reprenant les terres libérées par celles qui disparaissent. La surface moyenne des exploitations professionnelles augmente régulièrement : elle est passée de 42 ha en 1988 à 66 ha au début des années 2000 pour s'établir aujourd'hui à 78 ha. La tendance à l'agrandissement s'observe quelle que soit l'orientation de l'exploitation. Quelques exemples permettent d'apprécier l'importance des exploitations par secteur de production : les fermes céréalières mettent en valeur 116 ha en moyenne, les éleveurs de bovins à viande élèvent 56 vaches allaitantes et les producteurs laitiers, 44 vaches laitières en moyenne.
La formule sociétaire progresse
Le modèle de l'exploitation individuelle reste dominant puisque six sur dix (parmi les unités professionnelles) sont gérées par un chef d'exploitation. Mais la formule sociétaire progresse : les sociétés agricoles représentaient 10 % des exploitations professionnelles en 1988, 30 % en l'an 2000 et 40 % aujourd'hui. La formule rencontre de plus en plus de succès auprès des jeunes générations ; elle permet d'intégrer une ferme existante (en tant qu'agriculteur associé) de façon plus souple et progressive que de créer ou reprendre sa propre structure : deux jeunes agriculteurs sur trois s'installent en société. Même en société, ces exploitations conservent un caractère familial marqué ; le plus souvent les associés qui travaillent ensemble ont un lien de parenté. Deux fois plus grandes en moyenne que les fermes individuelles, les sociétés représentent 60 % du potentiel économique.
En se concentrant, les exploitations professionnelles ont aussi tendance à se spécialiser. Les céréaliers sont les plus nombreux : près d'une exploitation sur quatre (23 %) est consacrée aux grandes cultures. Les fermes qui conjuguent cultures et élevage viennent en deuxième position (17 %) suivi de près par l'élevage bovin laitier qui complète le podium (16 %). Les élevages de bovins à viande représentent 12 % et la viticulture d'appellation, 10 %, devant les élevages d'ovins et caprins (8%), les élevages de porcs et volailles (4 %) et les cultures spécialisées, arboriculture et maraîchage, qui ferment la marche.
Exploitation professionnelle Pour les statisticiens, une exploitation agricole est une unité économique à gestion unique qui participe à la production agricole. Pour être retenue comme professionnelle, sa dimension économique doit atteindre au minimum 12 ha en équivalent blé et utiliser au minimum l'équivalent d'une personne employée à trois quarts de temps. |
Les deux principaux types de sociétés agricoles Sous la forme sociétaire, les exploitations sont principalement gérées grâce à deux types de sociétés : l'EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée) et le Gaec (groupement d'exploitation en commun) qui représentent, à elles deux, 85 % des 135 000 sociétés agricoles. Le Gaec a été spécialement conçu dans les années soixante pour favoriser le travail en commun d'agriculteurs, dans des conditions comparables à celles d'agriculteurs individuels. Un régime fiscal plus favorable avait été consenti en contrepartie de quelques restrictions : le groupement doit comprendre deux associés au minimum et ne pas être formé par deux époux seulement. Tous les associés doivent travailler sur l'exploitation. La formule du Gaec a été beaucoup utilisée par les agriculteurs pour transmettre l'exploitation à un descendant qui poursuit l'activité. Elle sert également au regroupement d'exploitations existantes. On recense aujourd'hui 42 000 Gaec. En marge de ces sociétés agricoles d'exploitation, des sociétés foncières ont été spécialement conçues pour le secteur agricole : les GFA (groupements fonciers agricoles). Ils sont souvent utilisés dans le cadre familial pour préserver l'unité foncière de l'exploitation en contrepartie d'avantages fiscaux sur les droits de succession et l'ISF. |
par Jean-Alix Jodier
(Mis à jour le 22 novembre 2010)
- Agreste, site du service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Pêche. | http://www.agreste.agriculture.gouv.fr | |
- Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA) | http://www.apca.chambagri.fr | |
- Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) | http://www.insee.fr |
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres