Pour devenir exploitant agricole, il faut pour commencer faire preuve d'une grande motivation. Que l'on soit fils d'agriculteur ou un citadin de pure souche, la solution existe. Encore faut-il avoir choisi la bonne formation et disposer d'une exploitation sur laquelle s'installer. Le nouveau dispositif d'accompagnement à l'installation lancé au début de 2009 facilite l'accès au métier d'agriculteur. Il leur permet de bénéficier d'aides spécifiques.
Etre agriculteur, c'est bien sûr cultiver la terre pour produire des céréales, des légumes, des fruits et toutes sortes de végétaux pour l'alimentation, ou encore élever des animaux pour produire de la viande ou du lait... Historiquement, ce métier serait l'un des premiers apparus sur terre, après la chasse et la cueillette.
Aujourd'hui, le métier d'agriculteur (on dit aussi exploitant agricole ou encore paysan) fait appel à de nombreuses compétences, dans des registres très différents, parfois spécifiques à une production (céréalier, arboriculteur, maraîcher, viticulteur, éleveur bovin, berger...). Certains choisissent même de conduire plusieurs productions, animales et/ou végétales, sur leur exploitation.
Ce métier englobe les travaux qui vont de la production à la commercialisation des produits du terroir, des produits que l'agriculteur voudra de la meilleure qualité possible, le tout dans le respect de son environnement. Le petit paysan d'hier est devenu un véritable chef d'entreprise qui doit assurer la rentabilité de son « affaire », en « pilotant » son exploitation à l'aide des dernières technologies de pointe, de la moisson assistée par GPS à la vente de sa récolte de céréales ou de sa production de vin par internet pour certains. D'autres choisiront une relation commerciale de proximité avec les consommateurs.
Etre agriculteur nécessite d'avoir des compétences techniques mais également en gestion.
Etre reconnu comme agriculteur par les statisticiens suppose de mettre en valeur une exploitation agricole: cette unité économique à gestion unique participe à la production agricole et répond à des critères de dimension. L’exploitation dite professionnelle est supérieure à l’équivalent de 12 hectares de blé et utilise au moins une personne à trois quart temps.
Celui qui se lance peut devenir chef d'exploitation ou co-exploitant. Il assure alors au minimum la gestion de l'exploitation et la plupart du temps décide et participe aux travaux. Obtenir le statut d'agriculteur permet d' accéder à une couverture sociale à condition d'atteindre l'équivalent de la moitié de la surface minimal d'installation.
S'installer avec les aides de l'Etat : un parcours sur mesure
Les jeunes de moins de quarante ans désirant s'installer en agriculture avec les aides de l'Etat peuvent bénéficier d’un programme de formation adapté à leur profil. Le dispositif est piloté par le comité départemental à l'installation (CDI), dans lequel siègent notamment les organisations professionnelles représentatives dans le département, ainsi que des représentants des collectivités territoriales. Le CDI se réunit au moins deux fois par an pour définir les modalités de l'accompagnement.
Accueil et orientation. Le parcours du candidat débute au Point info-installation (PII). Cette structure départementale est chargée d’accueillir toute personne qui souhaite s’installer en agriculture. Le point d'information permet au porteur de projet d’accéder à tout type d’information concernant une première installation (réglementation, formalités, conditions d’éligibilité aux aides, etc.). Là, un document d’autodiagnostic lui est remis. Le jeune y présente son niveau de qualification et d'expérience et détaille les conditions générales de son projet. Une fois rempli, le document d’autodiagnostic est remis au point d'information qui le transmet dans la foulée à deux conseillers, choisis par le jeune parmi une liste départementale.
Formations à la carte. Sur la base du document d'autodiagnostic, les deux conseillers élaborent avec le futur installé un plan de professionnalisation personnalisé (PPP ou 3P). Ce programme préconise des actions de formation à réaliser pour mener à bien le projet : des stages d’application en exploitation agricole, en France ou à l’étranger, des stages en entreprise autres qu’en exploitation, des actions de formation continue, de tutorat, des actions visant à l’obtention d’un diplôme conférant la capacité agricole ou encore un stage de parrainage dans le cadre du Pidil (programme pour l’installation des jeunes en agriculture et le développement des initiatives locales). Le plan prévoit en plus le suivi d’un stage collectif obligatoire de vingt-et-une heures. Le PPP doit recevoir l’agrément du préfet avant de pouvoir être mis en oeuvre. Le candidat a ensuite trois ans pour le réaliser. L’un des conseillers l'assiste tout au long de son parcours, en tant que référent.
Viabilité du projet. Pour bénéficier des aides, le jeune agriculteur doit en plus présenter un plan de développement de son exploitation (PDE). Le PDE doit démontrer la viabilité du projet d'installation au terme d’un délai de cinq ans. Il en présente les conditions juridiques, économiques et financières. Pour prétendre au bénéfice des aides à l'installation, le jeune doit présenter, au terme de cinq ans, un revenu professionnel global prévisionnel compris entre un et trois Smic (nets de prélèvements sociaux). Comme le plan de professionnalisation, le PDE doit être validé par le préfet.
Montant des aides. Le préfet décide de l'octroi des aides de l'Etat après avis de la CDOA (commission départementale d'orientation agricole). Le jeune peut alors bénéficier d'une dotation jeune agriculteur (DJA) et de prêts bonifiés. Leurs montants sont déterminés en fonction de la zone d'installation du jeune.
Autres avantages. D'autres aides sont accessibles aux agriculteurs qui s'installent, quel que soit leur parcours. Tout d'abord, ceux qui ont entre 18 et 40 ans peuvent bénéficier d'une exonération partielle des cotisations sociales pendant 5 ans : 65 % la première année, 55 % la deuxième, 35 % la troisième, 25 % la quatrième et 15 % la cinquième.
Des avantages fiscaux sont aussi prévus : abattement de 50 % sur le bénéfice réel imposable pendant cinq ans (porté à 100 % l'année où la DJA est inscrite au bilan), réduction de la taxe départementale de publicité foncière sur les acquisitions d'immeubles ruraux, dégrèvement de 50 % de la taxe foncière sur les propriétés non bâties pour une durée de cinq ans.
Enfin, les agriculteurs qui s'installent bénéficient d'un accès prioritaire au foncier (priorité au regard du contrôle des structures, actions des Safer).
Itinéraire bis : s'installer sans les aides de l'Etat
Si vous avez dépassé l'âge requis pour bénéficier des aides de l'Etat (quarante ans), ou si vous ne souhaitez pas suivre le parcours à l'installation, des solutions alternatives d'accompagnement peuvent vous être proposées localement. La plupart des régions et des départements prévoient en effet des dispositifs d'aides accessibles à tous, en parallèle du dispositif national. Vous pouvez les découvrir au Point info-installation (PII) de votre département. Celui-ci est ouvert à tous les porteurs de projet, qu'ils envisagent ou non de suivre un plan de professionnalisation personnalisé (PPP). Certains départements poussent plus loin l'accompagnement des projets non-aidés par l'Etat, en proposant par exemple un suivit technique ou en permettant aux porteurs de participer à un entretien d'évaluation de compétence auprès des conseillers du PPP.
par Alain Cardinaux, Marie-Gabrielle Miossec et Bruno Vitasse
(Mis à jour le 3 février 2010)
- Ministère de l'Agriculture et tous les textes officiels relatifs à l'installation. | http://agriculture.gouv.fr/sections/thematiques/exploitations-agricoles/installation | |
- Anefa (Agence pour l'emploi et la formation en agriculture) : fiches métiers, infos pratiques, offres d'emploi, etc. | http://www.anefa.org | |
- Onisep, site du ministères de l'Education nationale et de celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche | http://www.onisep.fr | |
- Portail de l'enseignement agricole français, avec la liste des métiers de l'agriculture, des formations et des établissements scolaires par régions | http://www.portea.fr | |
- Le site lancé par Jeunes Agriculteurs pour promouvoir les métiers de l'Agriculture, en partenariat avec le ministère de l'Agriculture : forum de discussion, infos utiles sur les démarches administratives, liens utiles, etc. | http://www.demainjeseraipaysan.com | |
- Le «Point info international» qui est un site très bien fait et détaillé, proposé par Fédération nationale des Safer sur le thème : comment devenir agriculteur en France (étapes, démarches, infos juridiques, fiscales et sociales, etc.). | http://www.terresdeurope.net | |
- Site de L'Etudiant : liste des métiers et des établissements de formation, offres d'emplois et de stages, etc. | http://www.letudiant.fr | |
- Chambres d'agriculture et leurs coordonnées par zone géographique pour une information locale | http://paris.apca.chambagri.fr/apca/default.htm | |
- Le site lancé par la FNSEA pour promouvoir les métiers de l'Agriculture | http://metiersdelagriculture.fr |
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